Préparation ou Options, quelle est la meilleure stratégie ?
Quand on parle de résilience, il ne faut pas confondre préparation et options.
Le point de vue de préparation
On associe souvent la résilience à la capacité à faire face à pas mal de soucis … qu’on aura justement prévu.
En cybersécurité, cette approche se fait par ce qu’on appelle l’analyse de risque et la détermination de l’événement redouté.
On commence par analyser ce qui a de la valeur pour nous puis on identifie les risques qui peuvent les menacer.
Il s’agit donc de prévoir un scénario catastrophe et de trouver des plans de secours.
Par exemple plusieurs serveurs dans des salles différentes en cas d’incendie.
Ou encore plusieurs sources de courant en cas de panne.
En pratique cela ne marche pas complètement …
… tout simplement parce qu’on ne peut pas tout prévoir.
C’est bien d’avoir un groupe électrogène en cas de panne de courant. Mais que faire si cette panne est liée à la foudre qui a détruit le système électrique ?
Vous aurez du courant mais ne pourrez pas vous en servir …
Il y aura toujours un truc qui fait que votre plan ne se déroulera pas comme prévu.
La leçon ici est simple : les plans sont utiles, mais ils ne couvrent jamais tout. L’inattendu a toujours son mot à dire.
L’approche des options
En Bourse, une option d’achat (un Put) est un contrat qui vous autorise à acheter un titre à un prix donné avant une date déterminée.
Il ne vous oblige en rien à passer à l’achat.
Si au moment où vous souhaitez exercer ce droit, le prix du titre est supérieur à celui négocié dans le contrat, vous pouvez exercer votre droit et revendre aussitôt les titres en faisant une plus value.
Dans le cas contraire, vous n’achetez pas le titre et vous perdez l’équivalent de vos frais.
L’avantage est donc de pouvoir connaître le coût de votre risque sans connaitre les gains qui n’ont potentiellement pas de limite.
C’est une approche asymétrique positive.
Mais vous allez me dire, en quoi cela a-t-il à voir avec la résilience ?
Pensez aux options comme à un abonnement flexible : vous payez pour garder la possibilité d’utiliser un service, mais sans obligation.
La préparation via les options
C’est en mélangeant les deux stratégies qu’on commence vraiment à devenir résilient.
Le fait d’avoir plusieurs options que vous n’êtes pas obligé d’utiliser va vous permettre de faire des choix devant telle ou telle situation.
L’exemple le plus simple qui me vient à l’esprit est la déviation.
C’est bien connu, surtout en été, il y a des tas de travaux et de déviation qui font qu’on ne peut plus prendre le chemin qu’on a l’habitude de suivre.
Il faut alors s’adapter en changeant de route.
Connaître les routes de contournement avant que la déviation s’installe, c’est avoir l’option de passer par un autre chemin même quand tout va bien.
Vous n’êtes pas obligé de le faire mais vous savez que cela existe.
et peut-être que vous l’utiliserez pour une toute autre raison qu’une déviation de travaux: un accident, une manifestation non déclarée, …
Ainsi plutôt que d’avoir plusieurs scénarios catastrophe en tête et des contre mesures, il parait plus facile de multiplier les options pour ce qui concerne vos principales ressources.
On ne se focalise pas sur les causes d’un éventuel problème mais sur la manière de fournir ce qui a de la valeur pour nous.
En gros on cherche à renforcer sa résilience non pas via la préparation mais en se ménageant des options, des choix pour faire autrement.
Quel rapport avec la sérénite ?
La sérénité et la résilience sont intimement liées.
Lorsque nous nous préparons ou que nous multiplions nos options, nous ne faisons pas que gérer des imprévus.
Nous nous offrons également la tranquillité d’esprit.
En sachant que nous avons des solutions, des alternatives, ou même juste une direction à suivre, nous libérons notre mental des angoisses liées à l’incertitude.
La sérénité, c’est finalement cela : savoir que, quoi qu’il arrive, nous avons la capacité de réagir et de nous adapter.
En construisant notre résilience, nous renforçons notre sentiment de sécurité intérieure, ce qui nous permet de vivre plus paisiblement.
« Si quel que soit le problème, j’ai un plan, je ne me préoccupe plus de l’imponderable »
Et vous, préférez-vous tout prévoir ou avoir plusieurs solutions sous le coude pour vous adapter aux imprévus ?
